ENTRE-NOUS #98 : Centre Noureev : SHOW MUST GO ON !

Le Centre R. Noureev, a l’instar des écoles, s’est plongé dans l’enseignement 2.0. Une pédagogie pas si facile à maitriser lorsqu’on apprend un instrument.

La situation du Centre Noureev est similaire à celle des écoles la veille de ce fameux week-end du 15 mars se souvient Luc Dedieu, son directeur :

« La fermeture a été brutale, les cours suspendus immédiatement. Il a fallu aussi annuler tous les concerts prévus pour la fin d’année, moment de restitution du travail d’une année, un vrai crève-cœur. Nous avons dû aussi arrêter nos actions dans les écoles de la ville. Immédiatement s’est posée la question du lien pédagogique avec les élèves ».

Sur les 800 élèves du Centre Noureev, près de 500 pratiquent un instrument ; les autres se partageant entre théâtre, Arts plastiques et danses : Difficile d’enseigner la danse, les Arts Plastiques ou le théâtre à distance mais les enseignants ont répondu présents avec, par exemple, les profs de danse qui ont organisé des cours collectifs ou proposé des œuvres à découvrir. Les professeurs de musique ont contacté les élèves et chacun a imaginé une pédagogie propre, en vidéo-conférence ou en mode « décalé » avec envois de fichiers audio par exemple. « Nous avions comme projet dans le prochain « projet d’établissement » d’intégrer la pédagogie 2.0.

« Cette expérience contrainte va nous apporter du grain à moudre » ajoute Luc Dedieu.

Rien ne remplacera une heure de cours en tête en tête mais l’immense majorité des professeurs s’est prêtée au jeu avec plus ou moins de difficultés selon les instruments, mais pas seulement : « Le niveau de l’élève est primordial pour la bonne réussite d’un cours à distance, précise Luc. Il est compliqué de corriger la posture d’un débutant alors qu’un musicien aguerri va comprendre immédiatement les conseils du professeur ». Reste tout de même l’épineux souci du réglage de l’instrument : « Accorder une guitare par écran interposé c’est jouable mais un violoncelle, c’est une autre paire de manches et je ne vous parle pas du taillage d’anche de hautbois … ». Le résultat est disparate, car si certains élèves ont rencontré des difficultés techniques, cette approche virtuelle a paradoxalement resserré les liens des parents avec le Conservatoire. Il faut enregistrer les enfants sur son téléphone, jouer les chefs d’orchestre et joindre le professeur pour lui envoyer la vidéo. Jusqu’au 11 mai, les 8 collègues du Centre Noureev se sont répartis entre phoning auprès des personnes âgées, gestion des inscriptions pour l’année prochaine et suivi pédagogique.

Le Centre est désormais rouvert au public mais uniquement sur rendez-vous malheureusement aucune note ne résonne dans le bâtiment. En effet, les cours ne reprendront qu’en septembre, sous certaines conditions : « Je suis devenu un spécialiste de la propulsion de microbes par les saxophonistes » ironise Luc. « Nous allons devoir analyser discipline par discipline, instrument par instrument, les conditions d’accueils de nos élèves. Comment nettoyer les instruments ? Quelles pratiques vocales ? Dans quelle salle ? ».

La liste des réflexions à mener est aussi longue que la tétralogie de Wagner mais ne comptez pas sur l’équipe du centre Noureev pour se lamenter. La preuve ? Le jour de la fête de la musique, les musiciens du Centre inonderont les réseaux sociaux de concerts en duo, en trio ou en fratrie et on parle même de concerts sous les balcons de la ville…

Ici comme dans tous les services municipaux, on ne subit pas, on s’adapte, on invente et on avance !

 


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